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dans certaines localités, comme Bajardo et Diano Marina, aux environs de San Remo, on a eu cette année à déplorer de graves désastres ; mais, dans l’une et l’autre de ces localités, des circonstances particulières ont aggravé le fléau.

Parmi les séismes de quelque importance qui, antérieurement à cette année, ont agité le sol de la Ligurie, il faut citer celui du 20 juillet 1564 et celui du 16 février 1752.

Si l’on s’en rapporte aux récits des historiens contemporains, ces séismes auraient été formidables ; le premier aurait ravagé Nice et toutes les campagnes avoisinantes, et se serait étendu dans la direction de Villefranche et de l’Escarène. On raconte qu’il aurait presque entièrement détruit la Bollène et Belvédère et fait périr une grande partie de la population. Il aurait pendant une demi-heure arrêté le cours très rapide de la Vésubie, coupé des montagnes en deux et fait sortir des crevasses de puissants jets de flamme et une épaisse fumée. On assure que la nuit les environs étaient éclairés par ces feux comme par un vaste incendie. À Antibes, la mer aurait envahi les maisons en bordure sur le rivage pour reculer ensuite avec force en laissant le port presque à sec. La même chose se serait passée à Villefranche et, sur le fond du port laissé à découvert, on aurait vu des poissons jusqu’alors inconnus et des monstres effroyables. Il n’est pas besoin d’insister pour faire ressortir tout ce que de pareils récits ont d’exagéré.