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quefois d’une extrême violence. On a vu ainsi la mer reculer à plusieurs kilomètres du rivage pour revenir ensuite avec furie. Il en résulte sur les côtes d’épouvantables désastres. On possède des exemples nombreux de catastrophes terribles dues à des phénomènes de ce genre. Déjà, dans l’antiquité, Thucydide avait attribué à un tremblement de terre la production subite et inattendue d’une formidable marée qui, en 425 avant Jésus-Christ, avait ravagé l’île d’Eubée. Hoff rapporte qu’en l’année 1510, une immense vague franchit tout à coup les rives du Bosphore et pénétra dans Constantinople. Elle détruisit cent neuf mosquées et mille soixante-dix maisons. L’un des plus grands désastres causés par le tremblement de terre de Lisbonne a été produit par la formation dans les eaux du Tage d’une vague haute de 26 mètres qui, franchissant les bords du fleuve fit périr un grand nombre de personnes réfugiées sur les quais de la ville. Mais les côtes occidentales de l’Amérique du Sud sont surtout célèbres par les phénomènes de ce genre. Ils y sont si fréquents que chaque fois qu’on voit la mer se retirer au loin dans des conditions anormales, les habitants du littoral sont immédiatement saisis de frayeur et cherchent à fuir loin du rivage par tous les moyens possibles, persuadés qu’à bref délai la mer reviendra sous la forme d’un énorme flot. La destruction complète du port de Callao, le 28 octobre 1746, a été l’œuvre d’un cataclysme de ce genre. Parmi les faits de cette sorte, contemporains de notre époque, qu’il nous suffise de citer la catastrophe d’Arica et de