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gent des gaz (hydrogène, gaz des marais, etc.). Enfin une explosion violente marque le début d’une autre phase éruptive ; le centre de l’amas est projeté, il se forme un cratère que les explosions consécutives nettoient et creusent de plus en plus.

En un mot, le volcan d’Ilopango a reproduit dans tous ses détails ce que le volcan de Santorin avait montré sur une échelle plus grandiose en 1866. Son développement est même plus intéressant à certains égards, car il a été précédé d’une période séismique qui n’a pas été constatée à Santorin.

On peut encore le comparer au tremblement de terre qui, en 1867, a agité la partie occidentale de l’île de Terceira (Açores). En effet, pendant un mois environ avant l’éruption sous-marine qui s’est produite à quelques centaines de mètres à l’ouest de la côte de l’île, les villages de Terceira les plus rapprochés ont été ébranlés par de nombreuses secousses. L’un d’eux, nommé Serreta, situé en face du point où s’est produite ensuite l’éruption, était si fréquemment et si fortement secoué que jusqu’au moment de l’explosion les maisons avaient été abandonnées de leurs habitants, et la plupart très endommagées. Les phénomènes séismiques n’ont cessé que quand on a vu du sein des flots s’élever des jets de matière incandescente et des colonnes de vapeur d’eau, témoins de la formation d’un volcan sous-marin.