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pas une lieue de cours. Les talus en sont à pic, aussi bien au-dessus qu’au-dessous du niveau de l’eau, le long de ses rivages nord et nord-est. La profondeur de l’eau y est considérable de ce dernier côté. Du côté opposé, au contraire, le sol s’incline en pente douce. Une étroite vallée donne écoulement à un ruisseau connu sous le nom de Rio Jiboa ; c’est par là que se déverse le trop-plein des eaux du lac.

La série des phénomènes que nous allons décrire paraît avoir débuté dans la journée du 20 décembre 1879, sous forme de secousses d’abord très faibles mais fréquentes et accompagnées de bruits souterrains si intenses que le gouvernement du Salvador, justement alarmé, ordonna au géologue d’État Goodyear d’aller visiter le lac d’Ilopango.

Cette belle nappe de l’Ilopango, aux eaux de sulfuration variable, ces presqu’îles qui deviennent fréquemment des îles par suite de changements de hauteur de la surface liquide, les deux lignes d’ancien rivage qui se profilent nettement sur tout son pourtour, l’étroit ravin qui les réunit au Rio-Jiboa, les montagnes de Cus-Cus et de San Jacinto qui le bordent, enfin les splendides volcans de San Vicente, de Gojutepeque et de San Salvador qui le dominent, tout cela constitue un des plus merveilleux spectacles de l’Amérique centrale.

Du 20 au 27 décembre 1879, on ressent, aux environs de ce lac, de six cents à huit cents secousses distinctes de tremblement de terre. Environ trois cent cinquante-huit d’entre elles sont notées avec l’indica-