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du matin, après une très forte secousse. C’était comme la détonation d’une décharge d’artillerie de gros calibre, ou le grondement que produirait la chute d’un rocher volumineux tombant jusqu’à l’abîme sur des voûtes de plus en plus profondes. Il était accompagné de mouvements effrayants du sol ; rien n’était demeuré debout.

« Le grand tremblement de terre de 11 heures du soir, le 16 avril, fut si instantané que les personnes surprises dans l’intérieur des habitations ou sous les vérandas n’eurent pas le temps de sortir et furent tuées ou blessées. Le nombre des morts fut d’une centaine et celui des blessés incalculable. Il y aurait eu bien plus de victimes si les secousses des jours précédents n’avaient détourné beaucoup de gens de rester dans les maisons.

« La secousse de 11 heures du soir, cause principale de la chute des édifices, n’avait été elle-même accompagnée d’aucun retumbo, ou au moins, personne ne s’était rendu compte de la production d’un bruit autre que celui provenant de l’écroulement des constructions.

« Ce tremblement de terre a été remarquable par la netteté des limites de son extension superficielle ; il eût été facile d’en tracer l’épicentre. Les principales ruines de la ville sont, dit Cacerès, comprises dans l’intérieur d’une zone de direction sud-est, nord-ouest, dont la largeur est de 1 kilomètre environ. Dans la ville, on voit les dégâts augmenter à mesure que l’on s’avance vers le sud-est ; c’est pourquoi l’on pense que le foyer de la commotion est dans la montagne de San Marcos, en face du coude qu’elle forme avec la chaîne connue sous le nom de Las Louras.