« Dans l’après-midi le calme fut complet. Le ciel était très clair et il soufflait un léger vent du sud. Mais à 7 heures du soir l’atmosphère commença à se charger et la bise commença à souffler d’une manière irrégulière.
« À 9 heures environ, il y eut une secousse très violente et prolongée semblable à celle de 5 heures du vendredi précédent ; l’atmosphère était des plus chargées.
« À l’Université, sur une tour élevée se trouvait une horloge réglée au moyen d’un cadran solaire ; la tour demeura hors d’aplomb, et l’horloge s’arrêta marquant 8h 55min.
« Ainsi pendant deux jours plusieurs séries de secousses, séparées par des intervalles de repos de quelques heures, s’étaient succédé en augmentant peu à peu d’intensité. Cependant jusqu’à la soirée du 16 avril les dégâts produits avaient été médiocres. Ce jour-là, à 11 heures du soir, un ébranlement d’une extrême violence réduisit tous les édifices de la ville en ruines ; de toutes parts les constructions s’écroulèrent avec un épouvantable fracas ; les murs réduits en menus débris ne formèrent au bout de quelques secondes que de vastes amas de décombres.
« Il nous semblait à tous, dit l’auteur, que nous nous trouvions sur une voûte en train de s’effondrer ou de sauter par explosion, car la grande secousse fut suivie, durant plusieurs heures, d’un mouvement du sol, vibratoire et continu, avec des retumbos semblables aux rugissements d’une tempête souterraine.
« Le plus effrayant de ces bruits eut lieu le 17 à 1 heure