Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/214

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’explosion qu’à une très médiocre hauteur ; dans celui-ci au contraire, elle a été projetée en gerbe à plus de 100 mètres de hauteur ; l’ébranlement communiqué au sol a perdu par ce fait une grande partie de son intensité et la vitesse de propagation du mouvement a par suite considérablement diminué[1].

Après la publication des recherches exécutées par le général Abbot en 1876, R. Mallet, qui à cette époque était aveugle et presque mourant, lut avec un vif intérêt le détail des expériences faites à Hallet’s Point. Il crut devoir alors adresser plusieurs critiques au travail effectué. L’année suivante, Abbot répondit à ces critiques et, pour les lever complètement, exécuta des expériences nouvelles. Parmi les objections faites par Mallet, une seule nous paraît rester debout, c’est celle qui est relative à la multiplicité des chemins qu’a pu suivre l’onde séismique entre le lieu de l’explosion et le lieu d’observation. C’est ainsi, par exemple, que dans l’une des expériences d’Abbot où le lieu d’observation se trouvait situé à Wilet’s Point sur les bords de l’East River, le mouvement pouvait être transporté soit entièrement par les rochers du sous-sol, soit par les assises détritiques superficielles, soit par la masse d’eau qui sépare Hallet’s Point de Wilet’s Point. De même dans les autres expériences où le lieu d’observation se trouvait dans Long-Island, on se demande pourquoi le mouvement se serait transmis

  1. Essayons Club of the Corps of Engineers ; National Acad. of sciences (23 décembre 1877) ; American Journal of sciences, t. XV. p. 178.