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fentes rectangulaires, comme le supposait von Lasaulx, présentait trois systèmes de failles qui se croisaient sous des angles aigus aux environs d’Aix-la-Chapelle.

Un autre exemple de difficulté d’interprétation nous est fourni par les tremblements de terre de l’Erzgebirge. Celui du 23 novembre 1875 a été considéré par le professeur Suess comme un tremblement de terre longitudinal, parce que le grand axe de son épicentre était allongé dans la direction N.E., c’est-à-dire à peu près parallèlement à la direction des crêtes de l’Erzgebirge, à la faille profonde qui limite la chaîne vers le sud et aux plis de refoulement qui le sillonnent sur son versant septentrional. Credner, qui, de son côté, a aussi insisté sur cette relation remarquable, fait observer que les mêmes failles continuent probablement encore de nos jours à s’étendre et à se développer. Mais cette continuité dans les phénomènes mécaniques, dont le sol de l’Erzgebirge est le siège, est loin d’être démontrée, car la plupart des filons métallifères exploités dans la région représentent des remplissages de fentes qui ont des orientations différentes de la direction N.E. Cette diversité s’observe aussi bien pour les filons d’étain que pour ceux de plomb, de cobalt ou de fer. Il n’y a donc pas dans l’Erzgebirge un système de cassures unique, parallèle aux crêtes de la montagne et sans cesse en jeu, mais bien plutôt un système de fractures qui se sont successivement formées et ont été remplies de dépôts de nature diverse. Si l’épicentre du tremblement de terre de 1875 avait eu, par exemple, son grand axe dirigé E.O.,