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plet, la négation de toute loi. Mais l’explication de ces phénomènes compliqués est très simple. Les régions où on les observe ont été le théâtre de bouleversements violents ; l’écorce terrestre y est criblée généralement de fentes produites à diverses époques et distribuées en faisceaux qui se coupent mutuellement. On a donc affaire dans ces cas à une sorte de mosaïque gigantesque, dont les géologues expérimentés savent seuls deviner les principaux traits. Or, c’est dans ces cassures si variées à tous égards que siège à des profondeurs variables la cause de chacun des tremblements de terre dont les effets viennent porter le trouble et la désolation à la surface. Dès lors, on comprend la complexité des effets qui doivent résulter d’une telle disposition.

La Suisse, implantée au milieu des Alpes, dans le pays le plus tourmenté peut-être qu’il y ait au monde, fournit des exemples bien remarquables de ces phénomènes compliqués. On peut s’en convaincre aisément en regardant une carte séismique publiée par un savant de ce pays, M. Forel[1]. Cette carte (fig. 1) porte l’indication des limites des aires d’ébranlement pour chacun des tremblements de terre sensibles à l’observation directe, au nombre de vingt et un, qui ont agité la Suisse du 15 novembre 1879 au 31 décembre 1880. Douze d’entre eux ne se sont fait sentir que sur un diamètre de 5 à 10 kilomètres, leur épicentre est presque circulaire. La plupart ont pour centre une localité intéressante par quelque

  1. Forel, Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, année 1881.