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des secousses ne soit pas égal dans les heures d’activité et de repos, il est évident que notre statistique, qui se base sur l’observation d’un appareil de sensibilité variable (l’homme actif ou l’homme au repos) est insuffisamment exacte. Il serait nécessaire pour une statistique vraiment scientifique que l’on pût obtenir la dissémination à la surface d’un pays d’un nombre considérable de séismomètres automatiques[1]. »

Ajoutons encore qu’au point de vue théorique, il est difficile de s’expliquer pourquoi les tremblements de terre en un point donné seraient plus fréquents lorsque par la rotation de la terre ce point se trouve sur la face de notre globe qui est le plus éloignée du soleil.

Il est à noter que beaucoup d’auteurs considèrent cette répartition horaire des phénomènes séismiques comme tout à fait analogue à celle que l’on note dans les éruptions volcaniques, où les explosions seraient également plus nombreuses la nuit que le jour, de telle sorte que si la relation en question était démontrée pour l’une des deux catégories de phénomènes, on pourrait la considérer aussi comme vraie pour l’autre catégorie. C’est ce qui nous engage à relater ici l’ensemble des observations faites sur les secousses et les bruits souterrains qui ont accompagné l’éruption du lac d’Ilopango en décembre 1879. Avant que les matériaux volcaniques fissent leur apparition à la surface du lac, avant qu’aucune explosion ait eu lieu, il s’est produit environ 700 secousses de trem-

  1. Forel, Archives des sciences physiques et naturelles, Genève, 15 mai 1885.