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les actions magnétiques etc. Les données positives à déduire de ces travaux compliqués et pénibles sont bien médiocres ; elles sont tout à fait en disproportion avec l’énergie de l’effort qu’il faut déployer pour les acquérir. Et d’abord, elles pèchent par la base ; l’un des éléments de l’opération statistique effectuée est la détermination du nombre des tremblements de terre qui se produisent dans telle ou telle période de temps, dans telles ou telles conditions connues. Or, jusqu’à présent, rien d’incertain et de difficile comme ce travail préalable fondamental. Si un tremblement de terre est peu intense, il passe inaperçu pour la plupart de ceux qui habitent la région ébranlée, et souvent il est mis en doute par les uns alors que d’autres, dans des conditions semblables, prétendent en avoir senti les effets. Doit-on enregistrer toutes les commotions souterraines qui ont été perçues exclusivement par quelques personnes, ou seulement celles qui ont été ressenties par toute une population, ou bien encore celles qui ont produit des désastres matériels ? Lorsque des appareils séismiques sont en usage dans un pays, doit-on tenir compte des ébranlements dont seuls ils révèlent l’existence ? Ces instruments sont plus ou moins sensibles, quels sont ceux dont on consignera les indications ? Où posera-t-on la limite des mouvements séimisques et microséismiques ? Et, en supposant que l’on soit d’accord sur la détermination des séismes, comment arrivera-t-on à établir une concordance dans les observations, les appareils destinés à les déceler étant très inégalement répandus ?