et de cailloux sur lequel, plus tard, des maisons ont été édifiées et des rues tracées. Comme le fait observer Cuming, il n’y a point eu en ce lieu élévation du sol, mais simplement apport de dépôts alluviaux, dont le principal s’est opéré en juin 1827, c’est-à-dire cinq ans après le tremblement de terre. À la suite de pluies abondantes, il s’est formé en ce point un entassement de sable granitique détaché des collines voisines.
Reste le cas très remarquable du tremblement de terre de la Conception. En face de la ville, s’étend la vaste baie d’Arauco, à l’ouest de laquelle s’allonge l’île de Santa Maria. Le 20 février 1835, à 11h 40m, une violente commotion, suivie de plusieurs autres secousses, ruina cette ville de fond en comble. Une demi-heure après la secousse principale, la mer se retira si loin que des bateaux ancrés sur un fond de sept brasses se trouvèrent à sec ; tous les récifs du petit golfe de Talcahuano, situé au nord de la Conception, devinrent visibles. Bientôt une vague haute de 10 mètres y revint avec fureur, balayant tout sur son passage, et fut suivie à court intervalle de deux autres vagues plus formidables encore ; ces alternatives de flux et de reflux irréguliers se produisirent encore pendant trois jours. Quelques heures après la catastrophe, ces mouvements de la mer avaient lieu deux ou trois fois par heure.
Le commandant Fitzroi, qui se trouvait alors dans cette région à bord du Beagle, a cru pouvoir affirmer qu’au moment du tremblement de terre il s’était produit un relèvement du sol. D’après lui, la partie méridionale