Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

faire, paraîtra certainement étrange à qui ne connaît les tremblements de terre que par les descriptions des ouvrages classiques ou par les récits toujours pleins d’exagération des recueils périodiques ; elles surprendront moins ceux qui ont cherché à étudier sur place ces mystérieux phénomènes. Quand un tremblement de terre a lieu, les termes dans lesquels il est raconté en amplifient généralement les moindres détails, mais, sur aucun point de la question, l’exagération n’est plus manifeste que dans l’exposé des modifications du sol. Les plus minces crevasses sont représentées comme de larges fossés ; des fentes de quelques mètres de profondeur sont décrites et figurées comme des cavités sans fond. Il est peu de sujets sur lesquels l’imagination des narrateurs se soit laissée aller avec plus de complaisance.

Je n’insisterais donc pas davantage sur cette discussion, s’il n’y avait lieu de prendre en considération quelques faits importants admis comme exacts par la plupart des savants qui s’occupent de physique terrestre, et qui, s’ils étaient réels, constitueraient autant d’arguments puissants en faveur de l’opinion que je combats.

Les principaux sont empruntés à l’observation des côtes du Chili et du Pérou, qui, comme on le sait, sont fréquemment ébranlées par les tremblements de terre. On rapporte que les commotions séismiques ont pour effet ordinaire d’y produire des dénivellations, de telle sorte que certaines plages sont envahies par la mer, tandis que d’autres s’exhaussent et laissent à sec des