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pour rendre compte de la différence des effets mécaniques produits. La première explication nous paraît bien plus satisfaisante, car il est indéniable par exemple que dans les localités où, sur une roche compacte repose un mince dépôt d’alluvion, celui-ci entre en mouvement « comme du sable sur la table de résonance d’un piano »[1]. Dans une même maison, les secousses d’un tremblement de terre sont bien plus fortement senties aux étages supérieurs qu’au rez-de-chaussée, et là plus encore que sur le sol des caves. Lors du tremblement de terre du 25 février dernier, M. Stéphan, à l’Observatoire de Marseille a pu, au second étage de l’établissement, noter tous les détails du phénomène, tandis que les personnes stationnant dans une pièce située au rez-de-chaussée, et au sous-sol du même édifice, n’ont éprouvé aucune sensation particulière. À Nice, dans un hôtel, dans les chambres du quatrième étage, tous les meubles ont été jetés par terre, tandis qu’au premier, tout s’est trouvé en place après l’ébranlement.

Le même fait peut être d’ailleurs constaté expérimentalement. Dans le cours des études préalables que j’ai dû faire avec M. Michel Lévy, pour arriver à la construction de l’appareil qui nous a servi à mesurer la vitesse de propagation des vibrations dans le sol, nous avons reconnu qu’un bain de mercure était fortement agité par les moindres mouvements de la rue quand il était placé sur une table de l’une des salles du second étage au Col-

  1. Heim, Association scientifique, août 1880, p. 298.