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pements élevés de roches compactes jurassiques. Un sol aussi peu stable a été bouleversé violemment par les secousses. La masse argileuse, délayée par les pluies de l’hiver, a flué de tous côtés vers les parties déclives du terrain, transportant avec elle les débris d’assises calcaires dont elle était recouverte comme d’une carapace. Elle s’est sillonnée de larges crevasses transversales dues aux inégalités du mouvement de descente dont elle était animée. De plus, elle s’est détachée, vers le haut, des roches jurassiques auxquelles elle était adossée, et s’en est trouvée difinitivement séparée par une sorte de fossé peu profond, large de 1 à 2 mètres. Là encore, il ne peut donc être question de rien qui soit assimilable à une faille. Et il en est de même pour tous les exemples de fentes avec dénivellation qui ont été cités comme ayant eu pour cause un ébranlement souterrain. Toutes les fois que les faits signalés ont été soumis à un contrôle sérieux, on a toujours trouvé qu’il s’agissait de phénomènes superficiels comme ceux dont il vient d’être question et non de déplacements profonds transmis à la surface.

L’observation révèle au contraire que les effets des tremblements de terre sont à peine sensibles dès que l’on s’enfonce dans le sol. Ils ne se traduisent en effet que par les variations que présente le débit, le degré de limpidité et la température des sources. C’est ainsi par exemple que j’ai vu en 1867 à Mételin les eaux qui avaient circulé souterrainements dans des tufs trachytiques devenir laiteuses pendant quelques jours et subir