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était placé à une distance telle du lieu de l’explosion qu’en ce point les séismographes à pendule et à charnière n’indiquaient aucune trace de mouvement. Un fossé profond creusé autour du lieu d’observation empêchait d’ailleurs la transmission directe de la commotion. Bref, les expérimentateurs se considérant comme à l’abri de tout transfert du mouvement communiqué par l’explosion, n’ont pas hésité à rejeter l’hypothèse d’une action purement mécanique exercée sur l’aiguille du galvanomètre. Enfin, Gray a montré à l’appui de cette opinion, qu’en imprimant un léger contournement à une plaque de schiste ou de calcaire, on amenait la production d’un courant dans un circuit terminé par deux lames appuyées sur les deux faces de la roche.

La question peut donc être considérée comme restant en suspens[1].

Il sera facile de la trancher en établissant côte à côte un appareil magnétique et un tromomètre, tous les deux enregistreurs, dans une localité appartenant à une région fréquemment ébranlée par les tremblements de terre. Les deux instruments peuvent être établis avec des fils de même longueur et des barreaux sensiblement de même poids et de mêmes dimensions, de manière à ce que la différence qui existe entre eux réside exclusivement dans la nature du métal employé.

Du reste, lors même que la perturbation d’un appa-

  1. D’après les renseignements que j’ai recueillis, il semble que dans les tromomètres la barre mobile oscille autour d’un axe vertical sensiblement fixe, absolument comme le barreau aimanté d’un appareil de déclinaison.