qu’une seule chose, c’est que la police est nécessaire.
Hélas ! mes amis Que votre vous-même soit dans l’action ce que la mère est dans l’entent ; que ceci soit votre parole de vertu !
C’est ainsi que Zarathoustra chante la vertu désintéressée ; ou plutôt, non, il ne veut pas qu’elle soit désintéressée, il veut qu’elle soit notre plus profond intérêt, identique à notre moi lui-même, à notre personnalité : il veut qu’elle soit notre haut et sublime égoïsme. Au fond, avec tous les grands moralistes, il voit dans la vertu l’identité du suprême intérêt et du suprême désintéressement. Mais comment cette doctrine de la perennis philosophia (que Nietzsche retrouve pour son compte en croyant l’inventer) peut-elle se soutenir, si l’on n’admet pas une foncière identité du vrai moi avec le moi des autres, de notre être intime avec l’être universel, de notre raison avec la raison universelle, de notre cœur avec le cœur même de la Nature ? La voix de Nietzsche est celle de Platon, de Plotin, des mystiques, de Spinoza, de Hegel, de Schelling et de Schopenhauer.
Zarathoustra s’écrie avant le lever du soleil :
Ô ciel au-dessus de moi, ciel clair, ciel profond ! abîme de lumière ! En te contemplant je frissonne de désir divin.
Me jeter à ta hauteur, c’est là ma profondeur ! M’abriter sous ta pureté, voilà mon innocence !...
Nous sommes ainsi depuis toujours ; notre tristesse, notre épouvante et notre fond nous sont communs ; le soleil même nous est commun.
Nous ne nous parlons pas parce que nous savons trop de choses ; nous nous taisons et, par des sourires, nous nous communiquons notre savoir...
« J’en veux aux nuages qui passent, ces chats sauvages qui rampent : ils nous prennent à tous deux ce qui nous est commun : l’immense et infinie affirmation des choses.
... mais moi je bénis et j’affirme toujours, pourvu que tu sois autour de moi, ciel pur, ciel clair, abîme de lumière ! c’est