Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/89

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rement deux fois la semaine. Quoiqu’il en soit, bien des filles se seroient trouvées fort heureuses en ma place aux mêmes conditions. Il m’avoit meublé un appartement dans la rue sainte Anne : il défrayoit ma maison, & me donnoit outre cela, cent pistoles par mois. J’étois en train de faire ma fortune avec lui, quand le dérangement imprévu de la sienne rompit mes mesures & notre tendre commerce.

Tout dépend à l’Opera de s’établir une certaine réputation. Rien ne fait tant honneur à une Actrice que d’occasionner quelques banqueroutes, & d’envoyer ses adorateurs à l’Hôpital. La chute de mon Financier me mit dans un crédit étonnant. Une foule d’aspirans de tous états se présenterent. Néanmoins je ne voulus pas me décider sans consulter Mr. de Gr… M… & le Frere Alexis, à qui j’avois des obligations si essentielles. J’insérerai ici, par maniére de parenthése, les salutaires conseils que j’en ai reçus, comme un monu-