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les avoir reçues. J’étois désespérée de l’abandon où chacun me laissoit, lorsque je me ressouvins du Président qui m’avoit dépucellée par la voie prohibée. J’implorai son assistance : ce ne fut pas en vain. Quatre jours après que je lui eus fait tenir ma requête, on m’annonça que j’étois libre. Je me sentis tellement pénétrée de joie & de reconnoissance pour le service que me rendoit ce généreux Magistrat, que je lui aurois sacrifié encore vingt autres pucellages plus bizarres, s’il les eût exigés.

J’avois plus lieu que jamais, en rentrant dans le monde, de présumer de mes appas. Il sembloit que le minéral qui m’avoit roulé dans les veines, m’eût donné un nouvel être. J’étois devenue belle à ravir. Cependant le principal me manquoit ; je veux dire, l’entregent & les maniéres, le secret ineffable de faire valoir les agrémens de la nature par le secours de l’Art. Je croyois sottement qu’il suffisoit d’avoir