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que cela ne caractérise qu’un fat. Il a beau se gourmer, se panader & se rengorger sous le poids imposant de sa mission ; l’on verra toujours à travers sa contrainte & ses efforts, qu’il a les reins trop foibles pour un si pesant fardeau. Aussi ne manque-t’il pas de s’en débarrasser sur nous, dès qu’il peut se dérober à l’œil du public. Et alors que croyez-vous qu’il fasse, tandis que nous suons à déchiffrer les dépêches & à y répondre ? Il polissonne avec ses domestiques, son singe & ses chiens ; il fait des découpures ; il fredonne ; joue de la flûte, se jette dans un fauteuil, s’étend, bâille & s’endort. N’allez pourtant pas vous figurer que tous les Ministres soient taillés sur un si pitoyable modéle. Il en est dont le mérite est infiniment supérieur aux éloges qu’on pourroit en faire. J’en connois plusieurs qui joignent aux talens qu’exige leur état, celui de se concilier l’affection & l’estime géné-