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Pugilat défendoient très-sévérement les coups de pied. On vint à bout de l’appaiser, en lui assurant qu’on avoit toujours ignoré ces loix en France, & que l’on n’avoit jamais eu l’esprit de croire qu’il fût mal-honnête de faire usage de ses quatre membres dans de semblables cas. Satisfait de nos raisons, Mylord remonta gayement sur son siége, pouvant à peine contenir la joie qu’il ressentoit d’avoir remporté à nos yeux une victoire si brillante. Il est vrai qu’il remplit les spectateurs d’admiration ; mais c’est un talent naturel aux Anglois ; & nous ne saurions, sans leur faire la plus criante des injustices, leur disputer l’honneur d’être les plus grands hommes du monde dans l’art distingué d’appuyer dextrement des coups de poing.

Peu de tems après cette martiale avanture, des affaires domestiques rappellerent Mylord en Angleterre. Comme il ne doutoit pas que je ne fusse extrêmement affligée de le perdre, il me