tre le long du Tage, qui est en cet endroit-là si large & si profond, que les vaissaux du premier rang peuvent y mouiller à la longueur d’un demi-cable des murs du Palais : de dessus la hauteur, le coup d’œil en est admirable. Les Portugais sont un mélange de Nègres ou de Mulâtres, presque tous Juifs de cœur & Chrétiens pour la forme. Les Prêtres & les Moines régnent si souverainement chez eux, qu’ils les font trembler jusques dans le sein de leurs familles. C’est une chose révoltante, que de voir ces détailleurs d’eau bénite, gras & brillants de santé, insultant à la misere publique dans de belles chaises traînées fastueusement par deux superbes mules. Et où croit-on que vont les Penaillons ? Confesser les Belles, & faire des cocus.
Les femmes du Pays ne sortent guères que pour aller à l’Église ; mais il y a tant de cérémonies pieuses, tant de Fêtes, de Processions, de Sermons,