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ai-je pas défendu de sortir sans ma permission ? — Ma chère mère, répond l’abbé d’un air soumis et contrefaisant au mieux l’écolier, je viens du catéchisme. — Du catéchisme ? du catéchisme, effronté ! à l’heure qu’il est ? Vous êtes un menteur ! En même temps elle lui lâche deux ou trois soufflets et autant de coups de pied dans le derrière. Voyons, voyons, dit-elle, si vous avez profité. Combien y a-t-il de péchés mortels ? — Il y en a… il y en a, ma chère mère, ma chère mère, je ne m’en souviens pas. — Comment fripon que vous êtes, vous ne connaissez pas vos péchés mortels ! Oh je vous apprendrai à les connaître, moi. Allons vite, à genoux. — Ah ! ma chère maman, s’écria-t-il, je vous demande pardon, je les étudierai. — Non, répliqua-t-elle, s’étant munie d’une poignée de verges, vous aurez le fouet ; culottes bas ! L’abbé, après quelque légère résistance, découvre l’échantillon d’un derrière jaune, sec et ridé. — Oh ! poursuivit la fille, cela ne suffit pas, il faut tout voir. Puis elle lui attache la chemise aux épaules et lui baisse la culotte aux jarrets. Enfin, dès qu’il eut reçu environ une demi-douzaine de coups, il feignit de vouloir les esquiver avec les mains ; mais elle lui lia par devant et l’étrilla ensuite