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vous général du beau monde, elle y hanta, au grand préjudice de sa bourse, que le jeu lui vida en peu de temps.

Le prince, qu’elle avait charmé, s’apercevant qu’elle ne couchait plus si gros jeu, s’imaginant bien que l’argent lui manquait, crut que lui en offrir serait le véritable moyen de venir à ses fins.

Un jour qu’elle perdait jusqu’au dernier sou et qu’il était assis auprès d’elle, il lui glissa une bourse de quatre cent ducats, avec le secours de laquelle elle recouvra une partie de sa perte.

C’était l’engager d’une bonne manière et comme il n’y a point de cœurs fermés à une clef d’or, la baronne, dès le lendemain, sur un simple billet du prince, consentit à monter en carrosse, pour aller avec lui faire un voyage de trois jours.

Cette équipée fut sue de la princesse qui s’abandonna à des mouvements si prodigieux de jalousie qu’elle jura qu’elle ne donnerait point de bornes à son ressentiment qu’elle ne se fût défaite de celle qui osait souiller sa couche.

La baronne, avertie du danger où elle était et des desseins funestes qu’on brassait contre sa vie, médita sa retraite de la cour, après lecture qu’elle