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portée à cacher son sexe, elle lui dit qu’elle avait cru en devoir user de la sorte dans le dessein qu’elle avait de chercher fortune avec sa sœur dans des cours étrangères, deux jeunes filles en voyage étant toujours en danger, et un homme, ou cru tel, obviant aux insultes qui pourraient être faites par des impertinents et des malintentionnés.

L’ingénuité et l’innocence semblant parler par la bouche de cette fille, le prince ajouta foi à tout ce qu’elle lui dit. L’amour s’emparant alors de son cœur, il l’assura qu’il aurait un soin extrême d’elle ; qu’elle devait dissimuler et se contrefaire encore quelque temps, afin que ses affaires n’éclatassent point à la cour, et que dans peu il la mettrait en état de paraître ailleurs ce qu’elle était.

Le mauvais tour que les pages avaient joué à Bragincour demeura enseveli par politique.

Le ramoneur fut reconnu par le page favori, demandant l’aumône à la porte de la cuisine. Il fut interrogé et menacé tant qu’il confessa le fait, et s’offrit de montrer les auteurs de la pièce si l’on lui voulait faire venir les pages devant lui.

Le prince ne jugea pas à propos de faire châ-