Page:Fougeret de Monbron - Le Canapé couleur de feu.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il heurta longtemps en vain, le fit chercher partout, retourna à sa porte, d’où il l’entendit profondément soupirer.

La porte de cette chambre n’étant que de bois de sapin, en deux ou trois coups de pied, il la jeta dedans, s’approcha du page étendu qu’il reconnut, avec le dernier étonnement, être une fille.

Une aventure si étrange le surprit ; il fit ses efforts pour la relever ; mais la voyant opiniâtrée, par l’égarement d’esprit que lui avait causé la peur, à demeurer à terre, il referma la porte le mieux qu’il put, appela un valet de pied qu’il mit en sentinelle au bas de l’escalier, avec défense de laisser monter qui que ce fût.

Il courut ensuite droit vers le prince son maître qui se leva en robe de chambre, à qui il conta confusément ce qu’il avait vu.

Ils montèrent ensemble chez le page qui n’avait changé que de situation, s’étant couché sur le ventre.

Le prince, attendri de la vue d’un si triste spectacle, et encore incertain de la vérité de son sexe, prêta la main au gouverneur pour l’aider à porter son page sur le lit.

Ce fut lorsqu’il fut étendu qu’il se rendit