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tement sa maison. Mais, que ne fait point l’amour ? Il trouva le moyen de leur écrire à chacune en particulier, en sorte que les lettres qu’il leur adressa tombèrent entre leurs mains.

Voici la copie de celle qu’il écrivait à Mlle Judith :

« Je ne sais pas les raisons qui ont mû madame votre mère à m’interdire sa maison. Je ne crois pas avoir été capable de rien faire qui la pût déshonorer. C’est un faible moyen de rendre notre inclination réciproque, que de me défendre de vous voir. Si sa persécution continue, et que vous désiriez d’être libre, donnez-m’en sérieusement avis et vous éprouverez ce que peut l’amour du plus passionné de tous vos serviteurs. »

Et le billet qu’il écrivait à la baronne était conçu en ces termes :

« Mademoiselle,

« Celle qui m’arrache de vous devait effacer vos charmes et bannir de mon cœur les traces profondes qu’ils ont laissé. Plus je vous évite et plus vous me paraissez aimable. On croit à tort qu’étant privé de vous voir, je puisse vous oublier, si vous aimez autant que j’aime. Déclarez-moi vos véritables sentiments et soyez per-