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lui en vouloir déclarer le mystère qu’elle ne put se défendre de satisfaire à ses vœux.

— Le godemiché, lui dit-elle, est un certain instrument, petit ou gros, long ou court, selon les proportions convenables, dont celles de notre sexe se soulagent et se procurent du plaisir lorsque… leur démange ; et si vous êtes friande d’un semblable morceau, il ne m’est rien de si facile que de vous en apprendre la façon.

— De quoi se compose-t-il ? reprit l’amoureuse Judith.

— D’une pièce de velours bien cousue et bien arrondie qu’on remplit de son.

— Quel est son usage ? poursuivit-elle en riant.

— Vous l’éprouverez si vous voulez, reprit l’autre. Mettons-nous seulement en devoir de le fabriquer.

Il leur fut aisé de rencontrer du velours et le son n’est pas fort rare. La baronne enfile son aiguille et, en moins d’un quart d’heure, montra, par un échantillon, qu’elle était fort savante dans le métier de les faire. Il ne fut pas fabriqué sans que l’une et l’autre ne rît à gorge déployée. La figure de cet instrument leur fournissait des