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& même par celles des Pyrrhonniens en leur faissant voir la contrarieté de leurs opinions, & le trouble qu'is causoient dans l'esrit par leurs contestations.

C'est de cette maniere que Lactance pretendoit convaincre tous les Philosophes de son tems, & que saint Augustin s'efforçoit de faire voir, que le Chrétien étoit le veritable Philosophe, ce que ces Peres ont fondé sur ce principe, Sçauoir, que les hommes n'ayant encor pû découvrir la verité par leur lumiere naturelle, ils étoient obligex d'avouër leur ignorance & de demander au Ciel ce qu'ils ne pouvoient obtenir par toutes leurs études. Numen aliquod aisti solum posse ostendere homini quid sit verum, cum breviter, tum etiam piè. Cette Loy se trouve encore proposée par Saint Paul, ce grand Apostre parlant de la science humain qui enfle & regardant la science qui n'en a que le nom. dit, Si quis existimat se scire aliquid nundum cognovit que malmodum opportent eum scire.

Cette quatriéme Loy, discerner les choses que l'on sçait, de celles que l'on ne sçait pas, est si conforme à ce que les Saints Peres on voulu infinuër dans les esprits, qu'une partie de leurs Livre ne tend qu'à la faire observer: jusques -là que Lactance & S.Augustin ont entrepris de faire voir que la sagesse humaine consiste dans un milieu sçavoir qu'on sçait quelques choses & qu'on en ignore d'autres. Ils prouvent même cette verité contre les Academiciens oú pour mieux dire, contre les sentiemens qu'ons attribuoit communement aux Academiciens ; car