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§ II. — Le Buddha Çâkyamuni.

Les onze miniatures inscrites, qui nous restent à étudier, donnent cinq images différentes d’un autre Buddha en qui nous devons reconnaître celui de notre âge, ou, comme l’appellent volontiers les textes sanskrits, Çâkyamuni. Toutes sont assises : et en effet il n’est personne devant qui le Buddha doive se lever. Apparemment il n’est représenté debout que lorsqu’il est supposé en marche. Une légende rapportée par Fa-hien et Hiuen-tsang parle bien d’une statue de Buddha qui se lève respectueusement, mais c’était devant l’« Honorable du siècle » lui-même : un tel portrait ne pouvait saluer que son original^^1.

Tout d’abord il nous faut mettre à part deux représentations impossibles à localiser, au moins pour des cosmographes européens. Nous possédons de chacune deux répliques^^2. Les quatre inscriptions s’accordent à nommer le Buddha par son titre bien connu de Bhâgavân, « le Bienheureux ». Les quatre miniatures (sauf toutefois II, 1), le montrent de trois quarts et assis à l’européenne ; trois lui assignent le geste de l’enseignement et une (II, 14) celui de l’argumentation ; toutes l’entourent d’un nombreux auditoire. Nous avons donc affaire à des scènes de prédication : la mention dharma-

1. Fa-hien localise la légende à Çrâvasti (v. trad. Legge, p. 50 et trad. Beal, t. I, p. xliv) et Hiuen-tsang à Kauçâmbî (v. trad. Stan. Julien, t. II, p. 284 et trad. Beal, t. I, p. 235).

2. Cf. les min. I, 12 et II, 14 (v. pl. III, 3.) et les min. I, 15 (v. pl. III. 1) et II, 1.