par le Ministère de l’Instruction Publique, grâce à la libéralité de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, d’une mission scientifique dans l’Inde. Mon premier soin en arrivant à Calcutta, au mois de janvier 1896, fut de demander à la Bibliothèque de la Société asiatique du Bengale le Ms. népâlais A. 75, qui, à travers la description donnée par l’excellent paṇḍit Haraprasàda Çàstrî dans le Catalogue publié sous le nom de Râjendralâla Mitra (The Sanskrit Buddhist Literature of Nepâl. p. 188) nous avait paru devoir être fort semblable à celui de Cambridge, auquel il est à peine postérieur. Je constatai en effet que trente et une des trente-sept miniatures qu’il renferme — pour la plupart analogues ou même identiques à celles du Ms. Add. 1643 — sont également pourvues d’une légende en écriture du temps (Cf. Journal asiatique, no de mars-avril 1896, p. 346).
La rencontre opportune de ce second manuscrit en mettant à notre disposition plusieurs répliques d’un même sujet, fournissait un moyen de contrôler le degré de confiance que méritent ces représentations. Au cours d’un voyage de deux ans à travers les musées et les ruines de l’Inde, l’occasion s’est a maintes reprises présentée de vérifier encore plus directement leur exactitude en les confrontant avec les monuments actuellement conservés (Cf. Rapport sur une mission d’études archéologiques et religieuses dans l’Inde, dans les Nouvelles Archives des Missions scientifiques et littéraires, t. IX, Paris, 1899). J’ai pu constater chaque fois de quel secours sont à leur tour ces documents pour l’identification, à peine commencée, des innombrables statues bouddhiques. C’est de cette longue et minutieuse enquête qu’est sorti, avec toutes ses imperfections, le présent essai. Ainsi que l’indique le titre, je me suis particulièrement proposé d’user — et de faciliter aux archéologues l’usage — de ces nouveaux matériaux pour l’étude de l’iconographie bouddhique de l’Inde. La première tache était de les décrire