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INTRODUCTION

bien autant de vides que la feuille originale portait de miniatures, mais personne à ce moment ne s’avise de les remplir. Nous serions donc en droit d’avancer que, selon toute probabilité, il ne s’est pas écoulé entre la fin du premier colophon et l’exécution de nos miniatures un temps capable d’en infirmer l’authenticité. Certains détails matériels transforment cette demi-hypothèse en certitude. Plus d’une fois la maladresse de l’enlumineur a laissé la peinture déborder sur le texte^^1 : au contraire le grattage du recto du fol. 223 et le deuxième colophon sont postérieurs aux miniatures et, ici, ce sont les lettres qui empiètent à leur tour sur les couleurs. Nous avons là une preuve indiscutable que si, d’une part, les miniatures ont été exécutées, comme il arrive d’ordinaire, sur le manuscrit achevé, elles étaient en tout cas terminées jusqu’à la dernière moins de cent vingt-cinq ans après l’achèvement du manuscrit. C’est là un premier point acquis et on en sent toute l’importance pour la suite de cette étude.

Il n’est pas moins important de savoir à quand remontent les inscriptions qui accompagnent soixante-seize de ces miniatures et qui toutes sont parfaitement lisibles — sauf la cinquième, qui est effacée. Au premier coup d’oeil, l’écriture semble bien contemporaine de celle du manuscrit : on ne relève entre elles d’autres différences que celles d’une écriture serrée et cursive à une écriture large et posée. Ces raisons purement paléographiques sont confirmées par la teneur même des inscriptions. Il se trouve en effet que les vingt-six premières sont suivies de la mention ârUasthdna, écrite de la même main, avec adjonction, à la fin des chapitres, deprafhama, dvifiya, etc., et ainsi de suite jusqu’à la fin du ch. u : parfois même le mot pavivarla est exprimé ". Or, dans

1. V. par ex. fol. 74 v®, n® 3 ; fol. 318 v», n« s, etc.

3. On lit par exemple : pancama parivariia (irisa, sasta parivartta drisà, fjrisa saptama paris’arttab, etc. — Prathama tirisastluina ne veut donc pas