Page:Foucher - Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde.djvu/28

Cette page n’a pas encore été corrigée
20
INTRODUCTION

plement tombé entre les mains indifférentes ou même hostiles de quelque népalais brahmanisant. En tout cas il était, semble-t-il, en danger de périr, et quelques moyens que Karuṇâvajra ait employés pour le sauver, nous lui en avons des obligations. Peut-être cependant eût-il pu s’imposer plus discrètement à notre reconnaissance. Qu’il n’ait pas voulu perdre le mérite de sa bonne œuvre et qu’il ait tenu à la consigner par écrit, et même en vers, nous l’en excusons d’autant plus volontiers qu’il nous aide du même coup, comme nous allons voir, à établir l’âge des miniatures. Malheureusement il s’est avisé de gratter la moitié de la dernière ligne du fol. 232 v° immédiatement après le premier colophon[1] et tout le reste du feuillet suivant, où, à vrai dire, l’espace est fort ménagé par la présence de cinq miniatures. Son élucubration remplit ainsi la fin de la page 222 v° et les six premières lignes du fol. 223 r° » : évidemment il tenait à ce qu’elle suivit la Prajnâpâramitâ d’aussi près que possible. Dans les trois dernières lignes du recto du feuillet 223 et dernier (qui se trouve ainsi en contenir exceptionnellement neuf, sauf dans le premier compartiment de gauche qui n’en compte que huit), il a recopié le commencement, soit deux stances, de la Vajradhvajaparindmanâ qui reprend au verso dans l’écriture du manuscrit. Quelque place que ces deux stances aient pu primitivement occuper sur le recto dans cette écriture beaucoup plus large que la cursive de Karuṇâvajra, il n’en reste pas moins qu’entre leur début et la fin du premier colophon se trouvait un minimum de deux lignes et demie à trois lignes que nous avons ainsi perdues. Dans l’état actuel du palimpseste, il nous est impossible de savoir k quoi elles se rapportaient.

Nous avons dit que le manuscrit comptait quatre-vingt-

  1. La preuve que Karuṇâvajra a respecté la fin du premier colophon se trouve dans le fait qu’au commencement de son grattage on distingue encore le signe particulier qui annonce le début d’un nouveau texte.