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a trouvé place un court texte en douze stances nommé la Vajradhvajapariṇâmanâ[1]. Entre les deux textes sont insérés deux colophons dont voici le premier :

Pañcatriṃçâdhike’bde catatamapragate cattramâse himâbhe Vikhyâte’smin daçamyâṃ Ditijaripuguror vâsare saṃpraçaste, Râjñi ÇriBhojadeve’py amitaguṇagaṇâ ˉ ˘ ÇriRudradeve ÇriLakṣmîkâmadevair arijaga(t)kuliçair arddharâjyopabhukte.

Yaḥ pùrvabhùpatikulaih samudâ prasṛṣṭaḥ
Nepâlamaṇḍalasvalaṃkaraṇâya samyak
ÇrîHlaṃvihâra iti sarvajanânurâgo
Yasmin vibhâli vacanaṃ Sugatasya çaçval.
Tasmin vihâre nayaçâstrasâgare
   Sujâtabhadraḥ samalikhat sudhîḥ,
Tanoti yâṃ prâpya niruttaraṃ sukhaṃ
   Sanâtu, tâ[ṃ]m Aṣṭasahasrikâkhyâm.


Comme il ressort de ce colophon[2] dont les prétentions poétiques n’arrivent pas à obscurcir tout à fait le sens, notre manuscrit fut achevé d’écrire le jour du guru des ennemis des fils de Diti — donc, un jeudi — le dixième de la quinzaine claire du mois de Caitra (février-mars), en l’an 135e d’une ère non autrement spécifiée. Si nous prenons, avec M. C. Bendall, comme base de notre calcul la date initiale de l’ère népâlaise encore actuellement en usage (879-80 après J.-C),

  1. Sur le sens du mot pariṇâmanâ, sorte de prière ou plutôt d’acte de charité destiné à faire bénéficier toute l’humanité des mérites particuliers du fidèle, voyez L. de la Vallée-Poussin, Bouddhisme, Études et matériaux, p. 108.
  2. Au premier vers ° pragate est une correction de M. C. Bendall pour ° praçate. Au 4e vers, le ms. porte ° gaṇà | labdha ° (?). — Il eût été inutile de signaler quelques différences entre notre lecture et celles de M. C. Bendall si nous n’avions retrouvé la plupart de nos leçons déjà proposées par M. Windisch dans un article du Litterarisches Centralblatt du 21 mars 1885, mentionné par M. C. Bendall (A journey in Nepâl, Cambridge, 1886, p. 95). Pas plus que M. C. Bendall nous n’acceptons la correction sanàttanâṇim °. — Les deux premières stances sont en mètres sragdharà et vasantatilaka.