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haut nous ont déjà appris au sujet de l'iconographie bouddhique[1] : encore n'aurions-nous pas tenté l'entreprise sans l'heureuse circonstance qui a mis entre nos mains des documents ignorés d'eux.


§ iii. — Les nouveaux éléments d'identification.

Dans notre rapide revue des monuments figurés de l'Inde médiévale nous n'avons pas mentionné les miniatures des manuscrits. Depuis la glorieuse initiative prise par B.-H. Hodgson au début de ce siècle, on sait combien le Népâl a fourni non seulement de copies, mais encore d'originaux d'anciens manuscrits bouddhiques aux bibliothèques de Londres, de Cambridge et de Calcutta. Plusieurs de ces originaux, écrits sur feuilles de palmier et de provenance soit népâlaise, soit bengalie, remontent au moins, en vertu de colophons datés, au XIe siècle de notre ère. Les miniatures que renferment quelques-uns d'entre eux prennent donc rang parmi les dernières productions authentiques de l'art bouddhique indien du moyen âge à son déclin. Il n'apparaît pas toutefois à première vue que leur récente découverte doive avancer en rien nos recherches, mais seulement augmenter le nombre déjà si considérable des monuments que nous avons pris à tâche d'étudier. Pour qu'elles pussent nous être de quelque secours, il faudrait qu'elles nous fussent données elles-mêmes tout identifiées : or le cas s'est justement produit.

Deux des plus anciens parmi ces manuscrits, l'Add.

  1. Notons toutefois qu'à propos d'une des identifications déjà proposées, nos documents sont en désaccord avec les témoignages dont se sont servis M. L. Waddell et Paṇḍit Bhagvànlàl Indràjì : l'Avalokiteçvara « siṃhanâda » du premier (loc. laud., pl. I) ou « siṃhanàtha » du second (loc. laud., pl. XXV, fig. 15), serait une image mal interprétée de Mañjuçri. V. plus bas l'étude consacrée à ce Bodhisattva.