Page:Foucher - Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principales — le Panthéon japonais de la collection Von Siebold, le Panthéon chinois du Changcha Hutuktu ou l'atlas du Buddhism in Tibet d'E. von Schlagintweit[1]. Si les premiers modèles de toutes ces figures de divinités furent, comme il semble, originaires de l'Inde, il faut avouer qu'ils ont beaucoup changé en chemin. Même les images recueillies de nos jours au Népâl par le paṇḍit Bhagvânlâl Indrâjî sont en réalité des productions de l'art tibétain, simples feuillets détachés de l'étrange album religieux du Lâmaïsme : il n'y a aucune illusion à se faire sur ce point[2]. Or, s'agissait-il de trouver un nom à une statue du Magadha ou du Konkan, c'est au hasard de quelque similitude avec ces représentations, aussi lointaines dans le temps et l'espace que divergentes par le style, qu'il fallait jusqu'à présent avoir recours. On juge aisément combien de pareils témoignages, après tant d'années écoulées et de pérégrinations accomplies, sont sujets à caution.

Assurément rien n'est plus loin de nous que la pensée de contester la légitimité de leur emploi, ni les excellents résultats qu'en ont su tirer MM. J. Burgess, A. Grünwedel et L. Waddell. Grâce à leurs remarquables travaux[3], non seulement

  1. Von Siebold. Nippon, Beschreibung von Japan, vol. V, édité par J. Hoffmann. — E. Pander, Das Pantheon des Tschangtscha Hutuktu, édité par A. Grünwedel, Berlin, 1890. — Pour E. von Schlagintweit, voyez également la traduction française par M. de Milloué, Annales du musée Guimet, t. III, Paris, 1881.
  2. Paṇḍit Bhagvânlâl Indrâjî, The Bauddha mythology of Nepâl, édité par M. J. Burgess dans le n° 9 de l'Archœological Survey of Western India (Notes on the Bauddha Rock-temples of Ajaṇṭâ), appendice A. — Toutes tibétaines de style sont également les quelques reproductions données par le Dr D. Wright (History of Nepâl) et les peintures népâlaises de la collection B. H. Hodgson, à la Bibliothèque de l'Institut de France, dont nous avons donné le catalogue dans les Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres (Ière série, t. XI, Paris, 1897).
  3. Nous avons déjà eu l'occasion de citer l'Archœlogical Survey of Western India de M. J. Burgess, le Buddhistische Kunst in Indien de M. A. Grünwedel, et The Indian Buddhist cult of Avalokita and his consort Târâ, etc. (J. R. A. S., 1894), de M. L. Waddell.