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pas, qui pis est, la liste complète de celles qui sont conservées dans les musées. Pour ne parler que des deux collections les plus considérables, le catalogue du musée de Lakhnau, préparé par le Dr. A. Führer, n’a pas été, à notre connaissance, publié, et les nombreuses acquisitions du musée de Calcutta postérieures à 1883 ne figurent pas dans le catalogue d’Anderson[1]. Il serait impossible non seulement d’entreprendre, mais presque de contrôler, une étude d’iconographie bouddhique à l’aide des seuls documents accessibles en Europe : aussi serons-nous heureux de pouvoir apporter, à l’appui de nos assertions, un choix des photographies que nous avons prises dans l’Inde[2].


§ ii. — Les précédents moyens d’identification.

Nous venons d’indiquer les principaux monuments qu’il s’agit d’identifier : voyons à présent de quels documents l’on disposait pour leur identification. L’opération eut été des plus simples si les sculpteurs indiens du moyen âge avaient pris soin, comme les vieux tailleurs de pierre de Bharhut, d’écrire sur leurs œuvres ce qu’ils avaient prétendu représenter. Ils n’ont malheureusement pas eu cette prévoyance. Sans doute le seul aspect et les divers attributs de chaque statue suffisaient alors à la désigner assez clairement aux fidèles : toujours est-il qu’aucune ne porte son nom. Les inscriptions même, dont s’accompagnent quelques-unes d’entre elles, restent muettes sur ce point[3] et se bornent pour

  1. Catalogue and Hand-hook of the Archœological Collections in the Indian Museum, par John Andersen, en deux parties. Calculla, i883.
  2. On trouvera dans nos 30 reproductions des spécimens du Magadha (v. fig. 6, 11, 12 à 17, 19 à 23, 25 à 28), de Sarnàth (v. fig. 8, 10, 29, 30), de Mathurà (v. fig. 2, 3, 7), d’Ajantà (v. fig. 5, 9 et pl. II, i) et du Dekhan (v. fig. 18 et 24).
  3. Après la règle, l’exception : v. les sept statues inscrites (dont cinq du Buddha et deux de Bodhisattvas et toutes antérieures au Ve siècle) qui portent l’indication de leur pratimâ et que M. Th. Bloch a relevées dans son article sur An ancient inscribed statue front Çràvasti, J. B. A. S. 1898. Nous devons ajouter que nos documents contredisent, au moins pour l’époque à laquelle ils se rapportent, la théorie de M. Th. Bloch, d’après laquelle les Buddhas parfaits ne seraient jamais représentes avec l’épaule droite découverte.