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rable chef de famille, après avoir vu ce qui se passe, ne le prendra pas en mauvaise part. D’ailleurs

« Plusieurs filles de rois-ermites ont été, dit-on, épousées à la manière des Gandharvas[1], et approuvées par leurs pères ! »

sakountalâ. Laissez-moi, cependant ; je veux aller, encore prendre conseil de mes deux amies.

le roi. Soit, je te laisserai partir.

sakountalâ. Quand ?

le roi. Lorsque, charmante fille,

« Comme est dérobé par une abeille le suc d’une tendre fleur nouvelle qui n’avait pas encore été touchée, le nectar de ta lèvre aura été ravi par moi qui en suis altéré ! »

(En parlant ainsi, il s’efforce d’approcher ses lèvres du visage de Sakountalâ, qui cherche à l’éloigner.

une voix derrière la scène. Compagne du Tchakravâka[2], la nuit est venue, dis adieu à ton compagnon !

sakountalâ, troublée. Descendant de Pourou, c’est sans doute la vénérable Gâu-

  1. Le mariage à la manière des Gandharvas, sortes de génies qui sont les musiciens du ciel d’Indra, est permis aux rois et aux militaires ; il suffit, pour ce mariage, du consentement mutuel d’une jeune fille et d’un jeune homme, sans consulter les parents. V. Lois de Manou, livre III, 32.
  2. Espèce de canard (anas casarca) qui est pour