un peu, car ton indisposition est bien forte.
sakountalâ, soulevant la moitié de son corps. Chère amie, que veux-tu me dire ?
anasoûyâ. Chère Sakountalâ, nous ne parlons pas ici, entre nous deux, d’histoires d’amour, mais l’état où je te vois est tout pareil à celui qu’on attribue dans les légendes aux jeunes filles amoureuses. Dis, quelle est la cause de ton mal ? Car si l’on ne connaît pas exactement la maladie, on ne peut appliquer le remède.
le roi. Anasoûyâ a deviné ma pensée.
sakountalâ, à part. Bien fort, en effet, est mon penchant, et je ne puis tout d’un coup l’avouer à mes deux compagnes.
priyamvadâ. Chère Sakountalâ, Anasoûyâ a raison. Pourquoi négliges-tu ton indisposition ? Chaque jour ton corps s’affaiblit ; seule la beauté ne t’abandonne pas.
le roi Priyamvadâ n’a dit que la vérité. En effet
« Les deux joues de son visage sont amaigries ; sa poitrine a perdu de sa fermeté ; sa taille s’est encore amincie ; ses épaules s’affaissent, et son teint jaunit. Tourmentée par l’amour, elle paraît à la fois plus à plaindre et plus aimable, pareille à la liane mâdhavî touchée par un vent brûlant qui a desséché ses feuilles ! »
sakountalâ. Amie, à quelle autre que toi