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Sakountalâ, ce vent des feuilles de lotus te fait-il plaisir ?

sakountalâ. Mes amies, à quoi sert de m’éventer !

(Les deux amies se regardent l’une l’autre d’un air inquiet.)

le roi. Sakountala paraît fortement indisposée. (Réfléchissant.) Serait-ce un mal causé par la chaleur, ou bien une chose pareille à celle qui se passe dans mon cœur ? (Regardant avec tendresse.) Ou bien est-ce à cause de l’incertitude ?

« Avec de l’oucira[1] au milieu de son sein, avec un seul bracelet de fibres de lotus qui ne serre pas le bras, combien le corps de ma bien-aimée, quoique languissant, inspire encore d’amour ! Une fièvre pareille peut bien venir de la double influence de l’amour et de l’été, mais la chaleur seule ne produit pas chez les jeunes filles une langueur aussi séduisante ! »

priyamvadâ, à voix basse. Anasoûyâ, c’est depuis qu’elle a vu le grand roi pour la première fois que Sakountala est remplie d’agitation ; serait-ce là, vraiment, la cause de son mal ?

anasoûyâ. Chère amie, moi aussi je crains qu’il en soit ainsi. Je vais l’interroger à ce sujet. (Haut.) Amie, il faut que je t’interroge

  1. Sorte de racine rafraîchissante.