Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

frappe en prenant aussi pour but cette jeune fille aux longs yeux. »

Bienheureux Amour ! après ce reproche que tu mérites, ne sois pas irrité contre moi !

« Quand j’ai en vain, par des centaines de sacrifices non interrompus, cherché à augmenter ta gloire, ô Amour, est-il juste, en attirant la corde de ton arc jusqu’à ton oreille, de lancer tes flèches sur moi seul ? »

(Avec tristesse, en faisant quelques pas.) À présent que la cérémonie est terminée, et que je suis congédié par les assistants, où aller, pour me distraire de la tristesse qui m’accable ? (Après avoir soupiré.) Puis, excepté la vue de ma bien-aimée, où trouver un autre plaisir ? Eh bien ! je l’attendrai. (Après avoir regardé le soleil.) Cette heure brûlante du jour, Sakountalâ la passe le plus souvent avec ses compagnes, sur les bords de la rivière Mâlinî, ombragés par le feuillage des lianes. C’est donc là que je vais aller. (Il fait quelques pas et regarde.) La délicate jeune fille a passé par cette allée de jeunes arbres il n’y a pas longtemps, je crois, car

« Les tiges des fleurs qu’elle a cueillies ne se sont pas encore refermées, et leurs coupures paraissent encore humides d’un suc laiteux. » (Faisant un mouvement comme