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et par le tumulte qui se fait en prenant possession de la forêt. Même après tant de choses, mon tourment n’est pas encore fini. Aussi, voilà sur ma joue des boutons qui naissent en foule ! Hier, en effet, pendant que nous étions laissés en arrière, Sa Majesté étant entrée dans l’ermitage en poursuivant une gazelle, elle a, pour mon malheur, vu la fille de l’ermite, nommée Sakountalâ. Maintenant le roi n’a plus la moindre envie de retourner à la ville ; si bien qu’aujourd’hui l’aurore l’a surpris songeant à elle avant qu’il eût fermé les yeux. Que faire ? Quoi qu’il en soit, je vais le voir quand il aura achevé sa toilette. (En parlant ainsi, il fait quelques pas et regarde.) Le voici qui vient, ce cher compagnon, entouré de femmes Yavanies[1] portant des guirlandes de fleurs de la forêt et

  1. Le nom de Yavana est employé par les anciens Indiens pour désigner les barbares de l’Occident, et plus spécialement les Arabes et les Grecs. Dans une note de sa traduction du drame de Vikramôrvaci, qui est aussi de Kâlidâsa (acte V, p. 261), Wilson dit qu’on peut appliquer le nom de Yavani, féminin de Yavana, aux femmes de la Tartarie et de la Bactriane.

    L’usage d’avoir une garde composée de femmes s’est conservé à la cour de Siam. M. Aubaret, consul de France à Bangkok, dans une visite au roi de Siam, en 1864, a vu un corps de jeunes amazones