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ACTE DEUXIÈME


mâdhavya, après avoir soupiré[1]. Quelle misère ! Parce que je suis le compagnon de ce roi passionné pour la chasse, je suis accablé. « Voici une gazelle ! voici un sanglier ! voici un tigre ! » C’est au milieu de pareils cris qu’on va, même au milieu du jour, courir de bois en bois, dans des régions où l’ombre des arbres est rare en été. On boit les eaux acres des rivières de la montagne, échauffantes par un amas de feuilles ; on mange à des heures irrégulières, et, le plus souvent, de la chair rôtie à la broche. Il n’est pas même possible de dormir à sa fantaisie la nuit, tant les membres sont fatigués de courir à cheval auprès du roi. Puis, de grand matin, je suis éveillé par des fils d’esclaves, chasseurs d’oiseaux,

  1. Comparez, dans la Princesse d’Élide, de Molière, acte I, scène ii, les plaintes de Moron.