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mère Gâutamî cette Priyamvadâ qui dit des choses qui n’ont pas de sens.

anasoûyâ. Amie, c’est mal de ta part d’abandonner un hôte distingué qui n’a pas reçu tous les honneurs de l’hospitalité, et de t’en aller pour un caprice.

(Sakountalâ s’éloigne sans rien dire.)

le roi, prêt à l’arrêter, mais se contenant, à part. Oh ! comme ce qui se passe dans l’esprit d’un amant se reproduit dans ses actions ! Moi-même, en effet :

« Tout prêt à suivre la fille du solitaire, j’ai été tout à coup arrêté dans mon élan par les bienséances ; même sans avoir quitté ma place, il me semble que je suis revenu comme si j’étais parti ! »

priyamvadâ, arrêtant Sakountalâ. Il n’est pas convenable que tu t’en ailles.

sakountalâ, fronçant le sourcil. Pourquoi cela ?

priyamvadâ. Tu me dois l’arrosement de deux arbres ; viens donc ! Quand tu te seras acquittée, tu partiras. (En parlant ainsi, elle retient Sakountalâ de force.)

le roi. Excellente fille, je vois que ta jeune amie est fatiguée d’arroser les arbres, car

« Ses épaules sont affaissées, et la partie inférieure de ses bras est devenue toute rouge à force de pencher l’arrosoir ; maintenant encore, un souffle précipité agite