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le roi. Le bienheureux Kanva est sans cesse occupé d’austérités, et cette amie à vous est sa propre fille. Comment cela se peut-il ?

anasoûyâ. Que Votre Seigneurie daigne m’écouter. Il y a un certain sage de race royale d’une grande majesté, dont le nom de famille est Kaucika.

le roi. Cela est conforme à la tradition.

anasoûyâ. Sachez donc qu’il est le père de notre amie. Mais le vénérable Kanva est appelé son père, parce qu’il s’est occupé de la nourrir et de l’élever quand elle fut abandonnée.

le roi. Ce mot « abandonnée » excite ma curiosité.

anasoûyâ. Que Votre Seigneurie m’écoute. Autrefois, sur le bord de la Gautamî[1], tandis que le sage roi Kaucika se livrait à des pénitences terribles, la nymphe nommée Mênakâ, qui sait mettre obstacle aux austérités, fut envoyée par les dieux qui commençaient à s’inquiéter.

le roi. Cette inquiétude des dieux, produite par la méditation profonde des ascètes, existe en effet[2].

  1. Gautamî est un des noms de la rivière Godavéry.
  2. Les austérités du roi Kaucika inquiétaient les dieux, parce qu’un ascète peut, par la force de ses