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le roi. Priyamvadâ n’a dit à Sakountalâ qu’une agréable vérité ; en effet :

« Sa lèvre a la couleur d’un frais bourgeon ; ses deux bras sont pareils à des rameaux flexibles, et, comme une fleur qu’on cherche à atteindre, la jeunesse apparaît dans toute sa personne ! »

anasoûyâ. Chère Sakountalâ, cette jeune tige de jasmin qui s’est donnée comme une épouse à un manguier odorant, et que tu as surnommée « Lumière-des-Bois », l’as-tu oubliée ?

sakountalâ. Plutôt m’oublier moimême ! (Elle s’approche et regarde les arbustes.) C’est vraiment dans une saison agréable qu’a lieu l’union de cette liane et de cet arbre. Lumière-des-Bois est jeune, avec des fleurs nouvelles, et le manguier peut l’embrasser avec ses jeunes rameaux. (Elle s’arrête à les regarder.)

priyamvadâ, souriant. Sais-tu, Anasoûyâ, pourquoi Sakountalâ regarde Lumière-des-Bois avec cet excès d’attention ?

anasoûyâ. Non vraiment, je ne m’en doute pas ; dis-le.

priyamvadâ. C’est qu’elle se dit : De même que Lumière-des-Bois est unie à un arbre digne d’elle, puissé-je aussi obtenir un époux dont le choix soit digne de moi !

sakountalâ. Ce désir-là, Priyamvadâ,