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L’imagination des spectateurs devait toujours venir en aide aux acteurs, qui, de leur côté, cherchaient, par l’expression de leur débit et la vivacité de leur jeu, à suppléer à la mise en scène,, qui, pour être comprise, n’avait pas besoin d’être aussi raffinée que celle de notre théâtre moderne.

« Les travaux qui ont eu pour objet l’histoire du théâtre en Europe ont beaucoup contribué à faire comprendre le théâtre indien. Il y a parfaite analogie entre les deux théâtres pour le temps qui a précédé le seizième siècle, excepté que, sous le rapport du costume et des rôles de femme, l’avantage est aux Indiens. Cependant, il ne faut pas étendre cette analogie aux mérites littéraires des deux scènes : beaucoup de pièces indiennes lutteraient heureusement avec le plus grand nombre des productions dramatiques de l’Europe moderne, et n’offrent rien de semblable aux monstrueuses productions qui ont précédé la naissance du drame légitime dans l’Occident[1]. »


  1. Lieu cité, conclusion, p. lxxxiv.