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facilement pourquoi elles pouvaient être plus longues que les nôtres ; pourquoi aussi elles sont en si petit nombre. Il est vrai que la représentation ne dure pas dix jours comme celle des pièces chinoises ; mais quelquefois elles vont jusqu’à dix actes même assez longs, et il fallait pour les jouer au moins cinq ou six heures…

« Beaucoup de pièces certainement sont perdues, d’autres sont rares ; mais il est permis de douter que toutes celles qu’on peut trouver, et celles que mentionnent les écrivains qui ont écrit sur le drame, dépassent de beaucoup le nombre de soixante. Nous pouvons nous former une idée assez exacte de l’étendue du théâtre indien, en voyant qu’on n’attribue pas plus de trois pièces à chacun des grands maîtres, à Bhavabhoûti et à Kâlidâsa. C’est un compte bien pauvre à côté des trois cent soixante-cinq comédies d’Antiphane ou des deux mille de Lope de Véga[1]. »

Les Indiens n’ont jamais eu d’édifices construits exprès pour les représentations théâtrales, et ouverts au public gratuitement

  1. Wilson ; préface, dans la traduction française, p. vii et viii.