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Une fois engagés dans les divisions, les Indiens ne s’arrêtent pas facilement, et, sans crainte de gêner le génie des auteurs, ils l’enferment dans un cercle dont il n’est pas permis de sortir. C’est ainsi que les rôles de femmes se divisent en trois : les jeunes, les adolescentes, les mûres. Puis vient une subdivision qui nous apprend que les caractères qu’on peut prêter à ces rôles sont au nombre de huit, tels que celui de la femme dévouée à son mari, celui d’une jeune fille affligée de l’infidélité de son amant ou qui se désole d’un mépris réel ou imaginaire, etc., et ainsi de suite, en analysant minutieusement toutes les nuances du sentiment.

Il faut remarquer, à l’honneur du théâtre indien, que la femme d’un autre ne doit jamais être l’objet d’une intrigue dramatique[1].

« Cette défense, » dit Wilson, « aurait singulièrement refroidi l’imagination et gêné l’esprit d’un auteur moderne. »

Outre les rôles principaux donnés aux

  1. Kâlidâsa pensait sans doute à cette règle quand il fait dire au roi, dans Sakountalâ : « Faire des questions sur la femme d’un autre, c’est blesser les convenances. » P. 157.