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sakountalâ, à part. Quel bonheur ! Ce n’était pas sans raison que mon époux me repoussait. Je ne me rappelle plus, en vérité, d’avoir été maudite. Cette malédiction ayant été encourue, par moi quand mon cœur était comme vide par l’effet de la séparation, voilà pourquoi je ne m’en suis pas aperçue. C’est pour cela que mes amies m’ont avertie en médisant : Aie bien soin de montrer l’anneau à ton époux !

kâcyapa. Ma fille, tu as atteint ton but ; tu ne dois pas avoir de ressentiment contre celui qui a été fidèle à son devoir. Vois

« Par l’effet d’une malédiction tu as été repoussée par ton époux, qu’une défaillance de mémoire rendait cruel ; mais, une fois l’obscurité dissipée, ton influence est revenue toute entière. L’image ne se réfléchit pas sur la surface ternie d’un miroir ; mais si on lui rend sa pureté, elle s’y réfléchit aisément. »

le roi. Bienheureux, c’est sur Sakountalâ que repose la splendeur de ma race. (En parlant ainsi, il prend l’enfant par la main).

kâcyapa. Sache donc qu’il sera un monarque universel ; vois :

« Héros invincible, traversant l’Océan avec un char dont le mouvement n’est pas saccadé par les inégalités de la voie, il